L'idée
Pour “Mantra”, un de mes dessins précédents, j’avais construit un
entrelacs perpétuel Celto-Arabe duquel j’étais assez content et que je
voudrais bien
réutiliser et élaborer.
En plus, je voudrais m’engager dans un projet un peu plus ambitieux que mes dessins habituels.
Comme j’étais en train de lire “Green Men” (Anderson & Hicks), un
livre sur les intéressantes et mystérieuses têtes feuillâtres qu’on
peut retrouver dans beaucoup d’églises et chapelles médiévales, et
comme je me rappelais également “La Déesse Blanche” de Robert Graves,
j’ai pris la décision d’essayer de créer un calendrier celtique des
arbres de treize mois: dans chaque dessin douze mois représentés par
des têtes feuillâtres dans un cercle extérieur qui tourne, à travers la
série, autour d’un centre rempli de motifs animals et mythologiques
liés au mois dont il s’agit.
L’élaboration
Pour l’entrelacs original je devenais comme possédé par l’idée d’en
faire une boucle perpétuelle sur deux niveaux, ce que j’ai réussi à
faire après quelques mois à me creuser la cervelle. (A celui qui ne me
croit pas, je conseille de suivre le ruban jusqu’à ce qu’il ait
complété tout le tour. Mais ne perdez surtout pas le fil…)
Les hommes verts, les figures mythologiques et les animaux ont été
dessinés séparément, passés au scanner, coloriés à l’ordinateur et
ajoutés à l’entrelacs.
Le calendrier
Le calendrier celtique des arbres consiste en 13 mois de 28 jours. Donc un total de 364 jours.
Le 365ième jour est considéré comme un jour “hors du temps” et signifie
le jour de la création. Chaque mois est nommé après un arbre qui aurait
certaines qualités en rapport avec la lune dans son cycle.
En 1960, Robert Graves décrit dans son classique “La Déesse Blanche”
comment il a décodé ce calendrier à partir de la poésie de différentes
cultures.
Il a étudié l’alphabet Ogham, qui selon la tradition a été créé par
Ogma, le dieu irlandais de la poésie et de l’éloquence. Les druides,
gardiens de la culture celtique, utilisaient l’Ogham probablement dans
des rites magiques, ou encore comme aide mnémotechnique.
Graves a découvert que chaque lettre correspondait à un arbre. Ainsi,
les treize consonnants constitueraient un calendrier de magie
saisonnière fondée sur les arbres.
Quant aux historiens, il n’existe aucune indication que ce calendrier a
en effet été utilisé. Ce qui est historique, c’est le calendrier
de Coligny, un modèle fragmentaire gaulois d’un calendrier celtique
d’environs 50 ans avant J.C. Des mois de 29 jours sont alternés avec
des mois de 30 jours, et tous les 2 ans et demi, on ajoute un mois
supplémentaire pour faire correspondre l’année lunaire de 364 jours
avec l’année solaire de 365 jours.
Que ce calendrier ait été utilisé ou pas, au fond il s’agit de la
différence entre d’une part des vérités historiques avérées, d’autre
part de la poésie et sa créativité et magie inhérente.
Même si le calendrier celtique des arbres n’est qu’une invention de Robert Graves, sans doute c’est une invention inspirée.
Et – comme l’a dit un druide contemporain – qui pourrait décider qu’une
inspiration “moderne” vaut moins qu’une inspiration “ancienne”?
The idea
For "Mantra", one of my previous drawings, I had built a Celto-Arab
perpetual interlacing of which I was quite content and that I wanted to
reuse and develop.
In addition, I wanted to embark on a project a little more ambitious than my usual drawings.
As I was reading "Green Men" (Anderson & Hicks), a book about the
interesting and mysterious leafy heads that can be found in many
medieval churches and chapels, and as I also remembered "The White
Goddess" by Robert Graves, I decided to try to create a Celtic tree
calendar of thirteen months: in each drawing twelve months represented
by leafy heads in an outer circle that turns, through the series,
around a center filled with animal and mythological motifs related to
the month in question.
The development
For the original knotwork I became like possessed by the idea of
making a perpetual loop on two levels, which I managed to do after a
few months of cracking my brain. (If you don't believe me, I advise you
to follow the ribbon until it has completed the whole turn, but be
careful you don't lose the thread ...)
The green men, the mythological figures and the animals were drawn
separately, scanned, colored digitally and added to the knotwork.
The calendar
The Celtic Tree Calendar consists of 13 months, 28 days each, for a
total of 364 days. The extra day is considered a day "out of time", and
is symbolic of the Day of Creation. Each month is named for a tree
which signifies particular qualities of the moon during that cycle.
Robert Graves describes in his 1960 cult classic "The White Goddess"
how he decoded this tree calendar from the poetry of various cultures.
He was researching the Ogham alphabet, which was created by Ogma, the
God of poetry, speech and eloquence, and was used by the druids.
Graves found that each letter stood for a tree: the 13 consonants formed a calendar of seasonal tree magic.
Historians argue there is no historical basis for the Celtic Tree
Calendar. To support their argument, they cite the Coligny Calendar, a
fragmentary Gaulish model of a Celtic lunar/solar calendar dating from
around 50 BC, which alternates months of 29 and 30 days, and adds a
month every three years to link up the lunar year of 354 days to the
solar year of 365 days.
But actually the debate is between provable historic fact and poetry,
which is the embodiment of human spirit and the magic that lies within.
Even if the Tree Calendar is “but” an invention of Robert Graves, it is an inspired one.
And – as a contemporary druid puts it - who says that “modern” inspiration is of less value than “ancient” one?